A consommer avec modération Ratatouille, et un ptit Pastis
Promenons-nous sur la toile pendant que le coût n'y est pas...
Miam

Gloire ou partage ?

Dimanche 21 octobre 2001
Matthew explique le besoin de partage des bloggers et de leur quasi nécessité d'être lu. En France, au contraire, Ils rêvent presque tous d'être un jour publiés. (demandez donc son rêve à Grosse Fatigue).
Sa critique de l'urbanisme me rappelle la réflexion d'un copain à propos de LosAngeles: à LA, tu ne peux pas marcher, il faut conduire.

Sinon, aidez un pauvre site avare de hits et frustré du contenu éditorial de l'article de Libé (via Emmanuelle)
Il cite Howard Stern, See the Empire States building? That's what the Eiffel Tower would look like if you idiots could finish it dont une traduction vicieuse est évidemment: Vous voyez la Statue de la Liberté ? C'est ce à quoi ressemblerait votre Tour Eiffel si vous la finissiez, bande d'idiots.

Tu es vous

Samedi 20 octobre 2001
Un des avantages en francophonie, c'est l'usage du vous et du tu. Cela ajoute une pincée d'arôme à toute conversation et aux discours amoureux en particulier.
Dire tu à une femme, c'est un peu comme quand elle vous enlève vos lunettes: vous savez qu'un pas est franchi (sauf si c'est pour les nettoyer et vous les remettre sur le nez, là c'est autre chose).
Un de mes plaisirs en regardant les sous-titres des films en anglais, c'est de noter quand le héros passe du vous au tu; parce que c'est rarement écrit dans le dialogue, c'est juste une interprétation de la traduction.

L'inverse est plus rare et bien plus poétique, quand le tu redevient vous. Ca me rappelle Va, je ne te hais point, quelque chose s'est cassé et doucement mais surement, les choses s'attristent.

Journal sur le web

Vendredi 19 octobre 2001
L'autre jour, à la radio, une dame d'un certain âge téléphonait pour demander un conseil d'utilisation pour Août Loque.

Sur le site de la communauté de ceux qui publient en français une opinion quotidienne sur la toile, y'a un gentil débat sur l'adaptation ou l'adoption de weblog et sa contraction blog comme mot étendard. Ces deux mots sont très biens parce que s'ils n'ont pas une définition claire et précise, ils auto-qualifient un certain nombre de sites et donc illustrent pour leur lecteurs un certain style de site, un weblog. Parmi ces lecteurs, on retrouve ceux qui écrivent maintenant en français, tous anglophones lisant des blogs, et reconnaissant plus ou moins inconsciemment l'origine du mot - qui dérive de Log.

Par contre, la grand-mère utilisatrice de Août Loque, ça m'étonnerait que le mot lui évoque quoi que ce soit. Alors bien sûr, on peut franciser idiotement. La francisation est une bonne chose, ca facilite la vie des petits écoliers apprenant à lire et écrire et peinant sur l'étrange week-end ou le surprenant interview (qui rapporte au Scrabble par contre). Comme le raconte excellement Henriette Walter, ça s'est fait et ça continuera.
Mais bon, faut se l'avouer, blogue c'est pas beau et ça rime avec bogue et lui ressemble trop. A peu près tous les informaticiens que je connais disent et écrivent bug et la traduction à l'usage serait plutôt couille ou merde comme dans: y'a une couille là ou ça merde grave quand on valide.
Bien sur, par un effet similaire à blog, si les blogues en français s'auto-qualifient, petit à petit, blogue cessera de rappeler bogue et résumera ce qu'est un blogue.

Mais pour en revenir à mes moutons, comme l'exclame plus violemment SanAntonio:
Kitchenette comme disent ces abrutis qui se croient marles d'importer l'anglais alors qu'il est si facile d'inventer les mots dont on a besoin, comme si, en notre occurence, cuisinette n'était pas plus gouleyant que kitchenette.
Abruti, c'est peut-être un bien grand mot, économe ou fatigué conviennent tout autant. (même si l'abruti qui a francisé bug le mérite bien, LUI). Y'a longtemps (en informatique, c'est comme avec les chiens, une année compte 6 fois), quand Office n'était pas en monopole complet, VBA existait en français. Maintenant, VBA est en anglais seulement. Alors traduire Office en Bureau et Windows en Fenêtres, je ne sais pas si cela en vaut la peine. Mais pourquoi les anglophones auraient la seule jouissance de l'évocation et les autres seulement un mot qui n'évoque que lui-même ?

C'est pourquoi j'ai un faible pour joueb, la compression-collision de journal sur le web: une rime avec Web et une évocation franchouilleuse du oueb (comme dans Babel Oueb), y'a l'ambivalence du sur le, à la fois reflet du support et du sujet qui souligne la notion fourre-tout et finalement y'a le journal, qui fait écho à la quotidienneté du log anglais, mais évoque aussi le journalisme, cet étrange moulin que poursuivent certains bloggers (là je veux parler de la communauté de ceux qui jouebent en anglais).
Et pour les oreilles un peu tordus, ca rappelle jouissance, ce qui est après tout aussi une résultante de l'écriture.

En outre, c'est aussi court que blog et ca peut se mettre à autant de sauce (jouebeur, joueber, copinouebage, jouebssance) que ce bon vieux blog (blogger, to blog, blogrolling, blorgasm...)

Et en plus ca contient de la contradiction, puisque cela utilise Web au lieu de l'évocateur toile (qui permet étoile, moi et toile, toilette ou le nettoyage de ses états d'âme... )

Mais on peut toujours faire mieux: ami poète, néologise donc mieux que blogue.



A propos Ce que je disais les semaines précédentes

Site tournant au diesel
Joueb francophone