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Diner annuel des correspondants de la Maison Blanche: allocution de clôture par Stephen Colbert - 28 mai 2006

[NDT: This is the unofficial translation in french of the unofficial transcript from the Daily Kos: Re-Improved Colbert transcript (now with complete text of Colbert-Thomas video!)
All mistakes are mine!!! The video is available on the web: Thank you Stephen Colbert or on your favorite P2P network. You can also buy the DVD of the full event on C-SPAN.
Et si vous voulez une autre traduction, vous pouvez lire celle de KriStof: Stephen Colbert (WHCAD) en français]

Merci, mesdames et messieurs. Avant de commencer, on m'a demandé de faire l'annonce suivante: la personne qui a garé les quatorze 4x4 blindés noirs devant la porte est priée des les déplacer: ils bloquent quatorze autres 4x4 blindés noirs qui doivent sortir.

Wow. Wow, quel honneur. Le diner annuel des correspondants de la Maison Blanche. Etre assis ici, à la même table que mon héros, George W. Bush, être si prêt de l'Homme. J'ai l'impression de rêver. S'il vous plait, que quelqu'un me pince! En fait, je suis un profond dormeur, cela ne suffira pas. Que quelqu'un me tire dans la figure... Il n'est vraiment pas là ce soir? La seule personne qui aurait pu aider.

Bon, avant que je commence, si quelqu'un a besoin de quelque chose d'autre à leur table, parlez lentement et clairement dans le numéro de votre table. Une personne de la NSA sera à vos côtés avec un cocktail un instant plus tard.

Mark Smith, mesdames et messieurs de la presse, Madame la première Dame, Monsieur le président, mon nom est Stephen Colbert et ce soir, j'ai le privilège de célébrer ce président. Nous ne sommes pas si différent, lui et moi. On comprend. On n'est pas des cerveaux. On n'est pas des tronches de la patrouille des têtes d'oeuf. On n'est pas des membres de la fait-ction (factinista). Chez nous, ca vient des tripes, n'est ce pas Monsieur ? C'est là ou est la vérité, dans nos tripes. Savez-vous que le corps humain a plus de terminaisons nerveuses dans vos tripes que dans votre tête ? Vous pouvez vérifier. Je sais que certains de vous vont dire "j'ai vérifié, et ce n'est pas vrai." C'est parce que vous avez cherché dans un livre.

La prochaine fois, cherchez dans vos tripes. C'est ce que j'ai fait. Et elles m'ont dit que c'est comme cela que notre système nerveux fonctionne. Tous les soirs, dans mon émission le Rapport Colbert, je parle avec mes tripes, OK? je délivre au peuple la vérité brute, sans argument rationel. Je l'appelle "La zone sans fait". Fox News, je suis le possesseur légal du terme.

Je suis un homme simple avec un esprit simple. J'ai des croyances simples qui guident ma vie. Tout d'abord, je crois en l'Amérique. Je crois qu'elle existe. Mes tripes me disent que j'y habite. Je sens qu'elle s'étend de l'Atlantique au Pacificique, et je crois fortement qu'elle a 50 états; et j'attends avec impatience de voir comment le Washington Post va présenter ce fait demain.

Je crois en la démocratie. Je crois que la démocratie est notre meilleure exportation. Au moins jusqu'à ce que la Chine trouve un moyen de la produire en plastique à trois centimes la pièce. A ce propos, Ambassadeur Zhou Wenzhong, bienvenue. Votre belle nation rend nos Happy Meals possibles.

Je dis c'est une fête. Je crois que le gouvernement qui gouverne le mieux est le gouvernement qui gouverne le moins. Et par ces standards, nous avons installé un gouvernement fabuleux en Iraq.

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Je crois qu'on peut s'élever tout seul en se tirant les bretelles. Je crois que c'est possible, j'ai vu un mec le faire une fois, au Cirque du Soleil. C'était magique. Et même si je suis un chrétien dévoué, je crois que tout le monde a le droit à sa propre religion, que ce soit l'Hindouisme, le Judaisme ou l'Islam. Je crois que les voies sont infinies pour l'acceptation de Jésus Christ comme votre sauveur.

Mesdames et messieurs, je crois que c'est du yahourt. Mais je refuse de croire que ce n'est pas du beurre. Mais surtout, je crois en ce président.

Bien sûr, je sais qu'il y a des sondages ici et là qui disent que cet homme a 32% d'opinion favorable. Mais les mecs comme nous, on ignore les sondages. On sait que les sondages, ce sont juste des statistiques qui reflètent ce que le peuple pense en "réalité". Et la réalité a un bias libertaire/de gauche [NDT: l'original emploie le sens US de libéral, par opposition à conservateur] bien connu. Donc, M. le Président, s'il vous plait, ne prêtez pas attention aux gens qui disent que le verre est à moitié plein. 32% veut dire que le verre est [ici Stephen Colbert se rend compte qu'il a foiré sa blague et se reprend] il est important de bien démarrer ses blagues, monsieur. Monsieur, ne prêtes pas attention aux gens qui disent que le verre est à moité vide, parce que 32% cela veut dire qu'il est au deux tiers vide. Il y a encore un peu de liquide dans ce verre, c'est ce que je veux dire, mais je ne voudrai pas le boire. Le dernier tiers est d'habitude le ressac. Ok, écoutez les mecs, mon argument n'est pas que cette présidence touche le fond. Je crois que c'est juste un instant calme avant un retour.

Je veux dire, c'est comme dans le film "Rocky". Le président c'est Rocky Balboa et Apollo Creed, c'est - tout le reste. On est au dixième round. Rocky est couvert de sang, il hurle à son "corner man", Mick, qui dans notre cas je pense serait le vice-président, il lui hurle "coupe moi, Dick, coupe moi!" et chaque fois qu'il tombe, tout le monde hurle "reste au sol, reste couché!". Est-ce qu'il reste au sol ? non. Comme Rocky, il se relève et à la fin... en fait, Rocky perd dans le premier film.

Bon, ce n'est pas grave. Ce que importe c'est la chaleureuse histoire d'un homme qui se fait taper dessus encore et encore. Donc ne prêtez pas attention aux sondages d'opinion qui disent que 68% des Américains désapprouvent ce que fait cet homme. Je vous le demande, cela ne veut-il pas aussi dire, logiquement, que 68% approuvent ce qu'il ne fait pas ? Pensez-y, parce que moi je n'y pense pas.

Je soutiens cet homme. Je soutiens cet homme parce qu'il soutient ... non seulement des choses, mais il se tient SUR des choses. Des choses comme des porte-avion et des gravats et des places de ville innondée. Et cela envoit un message fort: quoi qu'il se passe en Amérique, l'Amérique reprend toujours le dessus -- avec des mises en scènes médiatiques les plus élaborées du monde. Ces temps-ci, il y a possiblement une crise de l'énergie. Ce président a une politique de l'énergie très évoluée. Pourquoi croyez-vous qu'il est tout le temps à son ranch en train de couper la broussaille ? Il essaye de créer une source d'énergie alternative. En 2008, nous aurons des voitures roulant au mesquite.

J'aime ce mec. C'est un bon gars. Evidemment qu'il aime sa femme, il s'appelle sa meilleure moitié. Et les sondages montrent que l'Amérique est d'accord. C'est une vraie dame et une femme merveilleuse. Mais j'ai juste un problème, Madame.

Je suis désolé, mais votre campagne pour la lecture... je suis désolé, je n'ai jamais été un grand fan des livres. Je ne leur fais pas confiance. Ils ne sont que fait, sans coeur. Qui est Universalis [NDT: l'original dit Britannica] pour me dire que le canal de Panama a été construit en 1914 ? Si j'ai envie de dire qu'il a été construit en 1941. c'est mon droit en temps qu'Américain! Je suis avec le président, laissons l'histoire décider de ce qui s'est et ne s'est pas passé.

La plus grande qualité de cette homme c'est qu'il est constant. Vous savez ou il se situe. Il croit à la même chose le mercredi que le lundi, peut importe ce qu'il s'est passé le mardi. Les évènements changent, lui non. Aussi excité que je suis d'être ici avec le président, je suis effrayé de me voir entouré par les médias [NDT: libertaires / de gauche / libéraux - voir note précédente] qui détruisent l'Amérique, à l'exception de Fox News. Fox News vous donne les deux versions de chaque histoire: celle du président et celle du vice-président.

Mais le reste d'entre vous, à quoi pensez-vous quand vous faites des articles sur les écoutes de la NSA ou sur les prisons secrètes en Europe ? Ces choses sont secrètes pour une raison très importante: elles sont super déprimantes. Et si c'est votre but, et bien, misère accomplie [NDT: en écho à mission accomplie ] Durant ces cinq dernières années, vous avez été excellents - à propos des baisses d'impôts, des armes de destruction massives, des effets du réchauffement de la planète. Nous Américains ne voulions pas savoir et vous avez eu la courtoisie de ne pas essayer de fouiller. C'était le bon temps, pour ce que nous en savions.

Ecoutez, revoyons les règles ensembles. Voilà comment cela marche: le président prend des décisions. Il est le décideur. Le secrétaire chargé de la presse annonce ces décisions et vous, gens de la presse, notez ces décisions. Prendre, annoncer, noter. Passez vos notes au correcteur orthographique et rentrez à la maison. Réapprenez à connaitre votre famille. Faites l'amour à votre femme. Ecrivez le roman qui vous trotte dans la tête. Vous savez, celui du journaliste intrépide de Washington ayant le courage de faire face au pouvoir. Vous savez, de la fiction.

Parce que, vraiment, quel intérêt ont ces gens de répondre à vos questions, après tout ? je veux dire, rien ne vous satisfait. Tout le monde réclame un changement du personnel. Donc la Maison Blanche fait un changement de personnel. Et vous, vous écrivez "Oh, ils réarrangent juste les chaises sur le pont du Titanic." Tout d'abord, c'est une métaphore horrible. Cette administration ne coule pas. Cette administration est en pleine ascension: ils réarrangent les chaises sur le pont du Hindenburg

Bon, y'a pas que des mauvais parmi vous. Certains sont des héros: Christopher Buckley, Jeff Sacks, Ken Burns, Bob Schieffer. Ils sont tous passés dans mon émission. A ce propos, Monsieur le Président, merci d'avoir accepté de participer à mon émission. J'ai suis aussi supris que les autres, vous pouvez me croire. Est-ce-que mardi vous va ? je reçois Frank Rich, mais on peut le faire disparaitre. Vraiment disparaitre. Je connais un type... Un mot de vous suffit.

Voyons voir qui d'autre nous avons ce soir. Général Moseley, chef de l'Air Force. Général Peter Pace, président du comité des chefs d’États-majors interarmes. Ils soutiennent toujours Rumsfeld. N'est-ce-pas ? Vous n'êtes pas encore à la retraite, hein ? Oui, ils soutiennent toujours Rumsfeld.

Au fait, j'ai une théorie sur comment s'occuper de ces généraux à la retraite qui posent problème: ne les laisser pas partir en retraite! Allez, nous avons un programme "Prolongation automatique de contrat"; utilisons le sur ces types. J'ai vu Zinni chez Wolf Blitzer. Si vous êtes assez en forme pour aller à une de ces émissions de discussion politique, alors vous pouvez bien être dans une salle remplie d'ordinateur et envoyer les troupes au combats.

Jesse Jackson est là, le Révérend. Ca fait un bout de temps que je n'ai pas entendu le Révérend. Je l'ai eu dans mon émission. Un entretien très interessant et difficile. Vous pouvez lui demander n'importe quoi, il répond toujours ce qu'il veut, à l'allure qu'il veut. C'est comme boxer un glacier. Appréciez la méthaphore au fait, parce que vos petits-enfants n'auront aucune idée de ce qu'est un glacier.

[NDT: Le juge de la Cour suprème] Justice Scalia est ici. Comment ça va ? [NDT: Après chaque phrase, Colbert fait un geste de la main, une référence à l'utilisation récente par Scalia d'un geste obscène sicilien en parlant de ses critiques à un journaliste. Scalia rigole hystériquement] Je parle juste sicilien avec mon paisan

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John McCain est ici. John McCain, John McCain, quel franc-tireur! Il faut que quelqu'un trouve quelle fourchette il utilise pour manger sa salade, parce que je peux vous assurer que ce n'est pas une fourchette à salade. Ce mec peut même avoir utilisé une cuillère !! il est imprévisible. Au fait, Sénateur McCain, c'est fantastique de vous voir revenir au sein des Républicains. J'ai une maison d'été en Caroline du Sud, faites moi signe quand vous allez aller parler à l'université Bob Jones. Je suis très heureux que vous ayez enfin compris!!

Maire Nagin! Maire Nagin arrive de la Nouvelle Orléans, la ville en chocolat! Ouais!!! Maire Nagin, je vous souhaite la bienvenue à Washington, DC, la ville en chocolat avec un coeur en guimauve. Et une croute en biscuit à la corruption. C'est un Mallomar que je décris, en fait!

Joe Wilson est ici, Joe Wilson assis juste là devant, le mari le plus célèbre depuis Desi Arnaz. Et bien sûr il est venu avec sa charmante épouse, Valérie Plame... [NDT: une pause et Stephen a l'air effrayé] Oh mon Dieu, qu'ai-je dit ? Mer...credi [NDT: Je...minetti en anglais, cf What did he say in this segment... ] Je suis désolé Monsieur le Président, je voulais dire qu'il est venu avec sa charmante épouse, la femme de Joe Wilson. Patrick Fitzgerald n'est pas là ce soir, hein ? Ouf, j'ai évité le pire.

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Et bien sur, n'oublions pas l'homme du jour, le nouveau secrétaire chargé de la presse, Tony Snow. Son nom de code par les Services Secrets est Snow Job [NDT: intraduisible!!! Snow job est de l'argot pour décrire un effort intense pour persuader ou tromper et c'est bien sûr un jeu de mot sur son nom et sa fonction]. Quel boulot difficile. Quel héros! Il a accepté le deuxième job le plus difficile de ce gouvernement, le premier étant, bien sûr, ambassadeur en Iraq.

Il va avoir du boulot pour remplacer son prédécesseur. Scotte McClellan pouvait ne rien dire comme personne d'autre. McClellan, bien sûr, est plus qu'impatient de prendre sa retraite. Il donne vraiment l'impression qu'il a besoin de passer plus de temps avec les enfants de Andrew Card. M. le Président, j'aurai préféré que vous ne prenniez pas cette décision si vite.

Je visai le poste! Je pense que j'aurai fait un fabuleux secrétaire chargé de la presse. Je n'ai rien que du mépris pour ces gens là. Je sais comment les tenir, ces clowns. En fait, Monsier, j'ai apporté une vidéo d'audition, et avec votre permission, j'aimerai tenter ma chance. Donc, mesdames et messieurs, ma conférence de presse:

[NDT la suite est une vidéo avec Stephen Colbert dans le rôle du secrétaire chargé de la presse.
Regardez la vidéo!!!

A un moment, Colbert doit répondre à une question difficile et regarde sur son podium les 3 boutons, "Ejection", "Gannon" et "Volume".

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La fin du clip le voit pourchassé par Helen Thomas]

[NDT de retour dans la salle, Stephen Colbert toujours:] Helen Thomas, mesdames et messieurs. M. Smith, messieurs les membres de l'association des correspondants de la Maison Blanche, Madame la première Dame, Monsieur le Président, ce fut un honneur. Merci beaucoup. Bonne soirée.

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28 mai 2006