Nothing and Some More

Hello world... again! Am I Ugly in Grey, or what ??

pop.ul.ar

Looking for the The Google Font? It is Catull, but found out more about the Google logo by reading the Google Font Page

Fancy reading my Looking for the Spam collection ? It's even getting multilingual

Linux, Linux, Linux, Linux... want to try it ??? Knoppix is really nice. And easy. Download, burn, reboot. Et voila, Linux is running...

Jouebs et webillards - 12/10/2001

ou Ebauche hasardeuse d'une tentative de définition et de classification des jouebs et webillard
12 octobre 2001

CECI EST UN BROUILLON courrielez moi vos réactions, insultes, bons liens, les fotes et erreurs de typographie, et tout autre commentaire.

Définition et traduction

Il n'y a pas de critère précis ni même de définition universelement acceptée sur ce qui fait qu'un site est qualifié de weblog. La définition la plus large est une suite d'articles datés diffusés sur le web, avec une mise à jour fréquente.
Du point de vue de l'auteur, un weblog est un outil simple qui lui permet d'écrire sans se soucier de la technique (HTML, FTP...): un simple navigateur internet et un accès à Internet suffit.

Le terme anglais weblog signifie littéralement journal de bord sur le web. On trouve diverses traductions, de la francisation moche weblogue à la version québecoise webillard (dérivé de babillard, la traduction de BBS).
Le terme weblog se trouve raccourci en blog, souvent pour qualifier les weblogs plus proche du journal intime. La traduction qui semble s'imposer pour blog est joueb.

Un webillard (weblog)

Historique

Dans la mémoire technophile, Slashdot (ou /.) semble être le premier webillard dont la communauté dépasse la famille et les amis. Slash, son moteur est un logiciel libre assez largement diffusé; il a entrainé un certain nombre de clônes (conservant la référence à Slash ou non (phpslash, PostNuke, SquishDot...) de qualité variée.

Le principe du webillard

Des articles, des opinions ou simplement une indication d'un article ailleurs sur le web, apparaissent de manière régulière. Un forum permet aux lectorat de réagir et compléter l'information.
Le contenu éditorial est créé par l'équipe du site (comme dans un journal traditionnel), soit simplement proposé par les lecteurs (avec divers moyens de modération: par le public du site suivant des règles plus ou moins simples (cf la modération publique de k5 ou la métrique deAdvogato) soit plus simplement par l'équipe du site (/.)).
Les articles dans les forums sont non modérés: la principale différence entre les sites est la possibilité ou non de poster de manière anonyme, ou s'il fait s'inscrire sur le site pour poster.

Les exemples

Quelques problèmes avec ces sites

Le paradoxe de l'audience
La qualité des nouvelles n'est bonne que si son audience dépasse les 42 personnes. Mais, à partir d'un certain seuil, on assiste au phénomène du peureux anonyme (Anonymous Coward, illustré magnifiquement par /.) qui est un mélange du traditionnel Troll usenetien et de l'adolescent boutonneux qui découvre les joies du graffiti virtuel (du genre Preums).
Pour contrer cela sont nés les systèmes de Karma ou Points d'eXperience qui permettent de classer les commentaires selon leur auteurs.
Le rapport signal-bruit
La qualité de tels sites se juge au rapport signal-bruit: la quantité d'information intéressante, vraie disponibles par rapport au total des informations qui comprennent ragot, rante et articles idiots. L'évolution habituelle de ce rapport est une forte augmentation tant que le site grandit sans atteindre la taille critique à partir duquel les nuisances des contributeurs joueurs augmentent autant sinon plus que les contributions utiles. Il faut noter, par comparaison à usenet que le spam n'a pas (encore?) envahi les webillards.
La durée limitée des débats
C'est un problème plus fondamental: de par sa structure de mise à jour rapide, une discussion ne dure dans le meilleur des cas que quelques jours et la plupart du temps une simple journée (tant que l'article est en page principale). Si on tombe (via une recherche) sur une discussion qui a eu lieu il y a longtemps, cela ne sert à rien de rajouter des informations, puisque personne ne les lira.

Exemple de ce problème sur le site de PeterMe
Plusieurs tentatives de solution existent:
  1. demander à recevoir par email toute réponse à la discussion
  2. avoir un affichage des dernières réactions
  3. avoir le responsable du site qui surveille et anime les discussions en les relançant si besoin est
Ces solutions ne peuvent pas s'appliquer facilement à un site à forte audience (>100 posts/jour)
De plus, recevoir les mises à jour par courriel (ou plus frustrant, un simple lien) implique deux outils (un lecteur de courier ET un navigateur web). Et à recevoir un courriel, pourquoi ne pas simplement utiliser une liste de diffusion ?

La solution des forums Usenet (qui ne fait pas de différence entre un article et un commentaire) est de présenter les articles à mesure qu'ils sont publiés. Libre au client de les classer comme il veut (avec ou sans regroupement par enfilade (thread), en filtrant les utilisateurs via un kill file)
Sécurité
Outre les classiques trous de sécurité des moteurs utilisés, le principal problème est un filtrage efficace des commentaires, afin que seuls les commentaires valides soient acceptés (n'importe qui pouvant poster sur le site, il y a toujours des gens intéressés plus par tester la routine de validition de commentaire que d'apporter une contribution utile).
Droit des articles
Comme l'a illustré l'affaire du livre sur Columbine Voices from the Hellmouth , la propriété des réactions postées est un concept flou, surtout quand les réactions sont anonymes.

Comparaison avec Usenet

une introduction à Usenet et Emilie Postnews sont deux textes présentant Usenet. Rien ne vaut cependant un test en vraie grandeur en fréquentant quelques forums.
Quelques avantages
  1. comme vu ci dessus, les conversations peuvent durer plus longtemps (de l'ordre de la semaine). La durée n'entraine pas toujours une élévation du débat (cf la loi de Godwin)
  2. la diffusion est massive
  3. contrepartie, pas de censure possible ni de controle de copyright
  4. un moteur de recherche central existe: Google Groups
  5. un choix immense de sujets centralisé dans un endroit unique
  6. ca supporte la charge!
  7. le contenu éditorial est possible via la modération (côté serveur) et les killfiles (côté client)
  8. ca peut se lire offline
Quelques problèmes
  1. la création de groupe (à part pour les groupes alt.*) n'est pas immédiate: il faut que la communauté l'accepte
  2. pas de censure possible ni de controle de copyright
  3. une interface texte - même si la diffusion de binaires est possible (cf alt.binaries.*)
  4. Le spam est très présent !
.

Un joueb (ou blog)

Historique

Lire weblogs: a history and perspective pour une version US de la naissance des blogs. En France, le monde des jouebs en tant que tel n'est pas super développé, et c'est principalement en suivant le phénomème US.

Le principe

Un joueb se différencie du webillard en ce qu'il n'y a pas de forum de discussion et l'auteur du site est unique. La discussion, si elle a lieu, se fait par courrier électronique ou croisement de jouebs (ou copinouebage (blogroll)). Le principal avantage que cela apporte, c'est une certaine ligne éditoriale et une possibilité de conversations sur le plus long terme. (cf PeterMe). Et évidemment, ca incite chaque lecteur à avoir son propre joueb pour répondre et s'exprimer!
L'inconvénient, c'est de faciliter la tendance nombriliste! Puisqu'il est facile d'ignorer la contradiction et les critiques (l'absence de commentaires permet aussi d'ignorer la faible audience du joueb, même si l'audience est rarement la raison principale d'exister d'un joueb)

Divers styles émergent

La Passoire
Le site Passoire (ou plus buzzwordcompliant agent intelligent) qui filtre les sites d'information officiels (les grands médias) et les autres sources (liste de diffusion, Usenet et bien sûr autres webillards et jouebs) sur un thême ou une vision politique particuliers
Le site Passoire peut simplement signaler les liens (avec ou sans extrait ou résumé) ou bien ajouter un petit commentaire incisif.
Quelques exemples:
Le journal intime
Le sujet du joueb intime est ce qu'il se passe dans la vie de son auteur: ca oscille entre récit de vie, discussion autour du boulot, problème sentimentaux, critiques de livre, film ou disque, récit de voyage, fiction...
Quelques exemples:
les E/N
Parallèlement aux sites qualifiés de weblogs - blogs (qui gravitent au départ beaucoup autour de la communauté internet de San Francisco et la Silicon Valley) se sont développé d'autres sites sur le même principe, autoqualifié de Everything/Nothing (littéralement Tout et Rien, ou de manière plus péjorative Foutoir Bordélique)
Un cercle internet de E/N
Cocktail: 1/3 de passoire 2/8 de joueb intime, complété d'un zeste d'E/N
La plupart des jouebs sont en fait un mélange des deux styles principaux ci-dessus, certains incluant même des discussions.
Le joueb est donc une lecture rapide et jetable, mélange d'information, de roman à l'eau de rose et soap-opéra.
Les referers (ou introducteurs)
Google indexe les jouebs et les classe paradoxalement assez haut dans les choix de réponses (voir le site Disturbing Search Requests). Le jeu favori de la plupart des jouebeurs est de consulter ses statistiques, pour voir qui le lit et qui parle de ses écrits!

Les problèmes

les sources disparaissent
Le principal problème des sites passoires c'est que la source disparait souvent (ou son accès devient payant). Ca renforce donc le côté temporaire du joueb passoire!
La durée de vie
Ecrire un joueb prend du temps et un certain nombre de sites meurent petit à petit de non mise à jour, faute d'audience ou de raison valide d'écrire.

Wiki

Les systèmes Wiki permettent de la même manière de poster facilement des informations. Il est cependant plus articulé autour de l'hypertexte et de la composition collaborative qu'autour de la succession journalière d'articles.
Cela rend sa lecture moins immédiate, mais le rend bien plus intemporel.

Nouveau journalisme

Certains parlent de nouveau journalisme à propos du phénomène de la publication personnelle sur Internet. Il oppose la voix traditionnelle de la presse professionnelle, qui malgré toutes ses qualités fait souvent la course à l'audience, la flatterie par ommission envers les sponsors à la voix plus sincère de tout un chacun, qui écrit sans autre raison que l'écriture, ce qui le libère de certaines contraintes matérielles.

Syndication

En diffusant le contenu de son joueb via RSS, son auteur devient une source d'information comme une autre.

Le débat

Tout le monde est-il journaliste ? Tout le monde a-t-il une conscience professionnele ? Qu'en est-il du droit de réponse ? Qu'en est-il de la diffamation ?

Conclusion

Les jouebs et webillards, c'est juste écrire quotidiennement, avec ou non l'idée d'être lu, pour s'exprimer et se faire entendre, faire partager son experience, ou simplement écrire.
Un joueb c'est publier sur le web sans s'occuper de l'outil: un navigateur, une grande boite blanche et on tape au kilometre.
Le webillard met plus l'accent sur une communauté virtuelle. Le joueb est plus egocentrique.
Politiquement, ca encourage à réfléchir, par le simple fait d'écrire et de lire et de s'informer.
Socialement, ca donne une voix à tout le monde (Google ne fait pas de différence entre une grande entreprise qui fait sa propagande et un simple utilisateur Ethnologiquement et sociologiquement, c'est bien intéressant
Et pour les FAI, ca fait du contenu bien plus intéressants que les mp3 et les images X!!
Originally published as jemisa.editthispage.com/discuss/msgReader$250
12 octobre 2001